Mr. Sandmann, bring me a dream ~ Ole Lukøje

En envoyant une poignée de sable dans les yeux de ses victimes, il peut les endormir durant une petite dizaine de minutes. La nature des rêves qui en découlent dépend de l'origine et de la pureté du sable utilisé. Ainsi, atteint de collectionnite aigüe et le trafic de sable étant illégal, il se fait donc ses petits mélanges et ses petites manipulations de purification en toute illégalité dans son appartement.

Fun-facts
- Il peut déterminer la nature du sable au goût.
- Il lui arrive régulièrement de tester ses mélanges sur lui-même.
- Il est étonnamment doué et précis dans ses mélanges.
- C'est pourquoi il a été repéré comme mixologue.
- Il s'est déjà fait arrêté une paire de fois à cause de ses petites affaires.
- Il est donc fiché dans les dossiers de la police pour trafic de sable.

Ole, dit aussi le Marchand de Sable ou Mr. Sandmann, est en son sens un homme charmant, charmeur, sympathique, toujours un bon mot pour tout le monde et toujours un sourire sur le coin de lèvres. Et il est vrai qu’il apparaît ainsi aux yeux de ceux qui ne le connaissent pas ou bien trop peu, avec lui les gens ont la parlotte facile mais peut-être est-ce un peu grâce à l’alcool qu’il leur sert et à l’argent perdu plus tôt aux jeux. Oh, il les écoute parler, sourire aux lèvres, sourire moqueur qu’ils ne peuvent voir dans leurs yeux emplis d’alcool car c’est ainsi qu’il est fait, Mr. Sandmann. Il a ce petit côté moqueur, sadique et dédaigneux, il parle beaucoup, beaucoup trop et surtout pour rire de tout et de tout le monde.

Mr. Sandmann, en vérité, est une grande-gueule, provocateur et extraverti, qui n’a pour habitude ni de mâcher ses mots ni de cacher la fierté qui l’anime. On pourrait croire de lui qu’il parle juste sans réfléchir mais au fond, il est simplement bien trop franc. Et oui, il est fier de ce qu’il est et de ce qu’il fait, égocentrique et nombriliste, égoïste qui ne pense qu’à sa petite personne, lâche sur les bords, pingre et matérialiste.

Mais Mr. Sandmann, dans sa grande quiétude, ne se soucie que guère de ce que l’on peut bien penser de lui, de la manière dont on peut s’imaginer sa personne. Il ne semble pas se préoccuper de grand-chose, il est bien vrai qu’il possède ce côté blasé et ailleurs, toujours un peu absent et jamais totalement présent sur terre, un peu tête-en-l’air et paraît-il qu’il a des soucis de mémoire. Mais ce fait, jamais il n’irait le confirmer de vive-voix, et c’est qu’il aime bien mentir ou omettre la vérité selon ses propres dires. Il ment quand il s’ennuie, il ment quand la situation l’exige. Oh il a une imagination débordante, Mr. Sandmann, et paraît-il qu’autrefois il s’en servait pour conter de fabuleuses histoires. Mais c’est un temps désormais révolu.

Il se dit que de sa vie, Mr. Sandmann n’a éprouvé une quelconque forme d’amour qu’envers un seul autre être humain. Cœur de pierre et volage aux divers coins de rue, il est bien rare qu’il rentre accompagné plus d’une fois de la même personne, très souvent même il les oublie ou s’enfuit lorsqu’arrive le lendemain matin. On dit de lui qu’il préfère ses bocaux de sable aux relations sociales, et c’est bien vrai que c’est ce que l’on pourrait croire lorsqu’on le voit en parler avec passion et amour, à la limite de l'obsession, lorsqu'on le voit les ranger avec une organisation de maître qui étonnamment contraste avec le reste de son appartement. Car c’est dans un bordel organisé qu’il vit, Mr. Sandmann est le roi des plats préparés, des burgers ou pizzas commandés sur Internet et de la vaisselle qui s’accumule deux jours durant dans l’évier.

Mais au fond, Mr. Sandmann n’est pas un mauvais bougre comme il serait si facile de penser, il est juste un enfant qui encore découvre le monde, bouffé par sa curiosité maladive et son imagination débordante. D’un naturel curieux et sans-gêne, il pose des questions parfois gênantes et parfois intrusives sans même s’en rendre compte. Et c’est qu’il est expressif, si expressif qu’il est comme un livre ouvert, Mr. Sandmann.

Fun-facts
- Il déteste le surnom que lui ont donné les humains - le Marchand de Sable - et préfère se faire appeler par son prénom.
- Il possède un petit accent germanique tout à faire charmant.
- Il lui arrive encore de parler danois par réflexe, surtout dans son sommeil.
- Il peine encore à parler parfaitement l'anglais et il lui arrive toujours de faire des erreurs ou contresens.
- D'ailleurs, la plupart des jeux de mots lui passent par-dessus la tête.
- Il a appris à lire et écrire très tardivement dans sa vie, peu après son arrivée à Haven.
- Il est ablutophobe, et ne sait pas nager.
- Il est allergique au pollen et aux fruits de mer.
- Il est gaucher, et a une très jolie écriture toute ronde.
- Il dessine étonnamment bien, et possède d’ailleurs quelques portraits de sa main accrochés dans sa chambre.
- Sa sonnerie de téléphone est Mr. Sandman du groupe The Chordettes.
- Il paraît qu’il a pleuré lorsqu’il s’est fait faire ses tatouages, mais ce n’est que rumeur et fabulation selon lui.
- Il possède une collection de nœuds papillon qu’il porte principalement au travail.
- Il vit avec un chiot American Pitbull Terrier bleu-gris et blanc nommée Sandy qu’il a adoptée il y a à peine un mois.

L’histoire de notre cher Mr. Sandmann commence il y a longtemps, bien longtemps, tellement longtemps que lui-même ne s’en souvient plus parfaitement. Il vous dira qu’il se souvient de sa mère, il se souvient qu’elle existait, qu’elle était là, présente parfois à ses côtés, visage flou parmi tant d’autres. Il vous dira qu’il se souvient de ses frères et de ses sœurs, c’est qu’ils étaient nombreux, plus d’une dizaine assure-t-il. Il vous dira également qu’il ne se souvient de son paternel, comme si jamais il n’avait existé. Il vous dira qu’il avait un nom, un autre nom que celui qu’il porte aujourd’hui, un nom qu’il sera incapable de fournir il est vrai. Car tout ceci ne sont que des souvenirs vagues et flous, des flashs inconstants dans sa mémoire fluctuante.

C’est qu’il a longuement vécu, Mr. Sandmann, parfois plusieurs vies soutient-il. Des vies de voyages et une obsession dans le creux des tripes, celle d’un jour voir l’océan qui pourtant a failli l’arracher de cette terre à peine y est-il parvenu. Mr. Sandmann, paraît-il qu’il fut autrefois un fabuleux conteur, jouant des mots et des histoires dans les auberges pour payer pitance et toit pour la nuit, manipulant d’une main de maître cette denrée précieuse qu’était son sable fabuleux, alors capable de donner rêve ou cauchemar à qui il souhaitait.

Mr. Sandmann, paraît-il qu’il arrachait les yeux de ceux qui ne souhaitaient dormir.
C’est une histoire de ce monde que l’on peut aujourd’hui lire.

Il se dit qu’il avait un frère, Mr. Sandmann, et que tous-deux portaient le même prénom et le même patronyme. Il était le Sommeil là où son frère fut la Mort, complémentaires et merveilleux ensemble. Il ne faut pas craindre la Mort, disait-il alors, il est de nous-deux le plus incroyable. Oh, aujourd’hui se tient entre eux une vieille rancune qui s’essouffle avec les années passants et la nostalgie naissante. Il se dit qu’encore son frère se tient de l’autre côté du portail, qu’il l’attend et espère un jour le voir revenir. Il se dit que le visage de son frère est l’un des portraits que l’on peut aujourd’hui apercevoir sur les murs de sa chambre.

S’il semble avoir eu plusieurs vies, Mr. Sandmann, il en est une qui encore reste vive dans son esprit. Laissez-le conter l’histoire de Hjalmar, seul être qu’il n’eut jamais aimé, jeune homme et son souffle au cœur qui l’a condamné à une lente agonie. Oh, Mr. Sandmann aura bien essayé de la rendre plus douce au fil de ses visites et de ses rencontres, de ces quelques mois passés à ses côtés et des histoires racontées, comme s’il avait souhaité lui conter une vie que jamais il ne pourrait vivre. Il ne faut pas craindre la Mort, lui disait-il alors, il est de nous-deux le plus incroyable et tu verras, même s’il ne connaît que deux histoires, l’une d’elle est la plus fabuleuse que l’on puisse conter. Il ne faut pas craindre la Mort, songeait-il alors, sauf lorsqu’il vient chercher l’être aimé sans que l’on puisse le suivre dans son dernier voyage.

Il se dit que le visage de Hjalmar est le second portrait que l’on peut aujourd’hui apercevoir sur les murs de sa chambre.

Paraît-il qu’il est venu ici après des années d’errance, à avoir perdu l’envie de conter, à avoir perdu l’envie de voyager, à avoir perdu le seul qu’il n’ait jamais aimé. Il a eu bien du mal à s’adapter à cette vie ici, Mr. Sandmann. Des années à faire un deuil encore présent dans le fond de son cœur, des années à sentir sa mémoire s’échapper, des années à craindre.

A craindre qu’un jour, Hjalmar finisse lui-aussi par s’enfuir de son esprit.